Bonjour. Il y a un point dans cet article qui me laisse perplexe et dubitatif, et me fait me demander si cette info n’est pas de l’intox (je ne crois évidemment pas pas que Reopen fasse de l’intox, mais tout le monde peut se laisser abuser).
Les chercheurs allemands prétendent que les traces d’uranium correspondent à de l’uranium enrichi. Sachant qu’il existe plusieurs niveau d’enrichissement, il auraient dû communiquer sur le ratio des isotopes contenus dans ces traces pour être plus convaincants et surtout plus précis.
J’ai du mal à comprendre ce que vient faire de l’uranium enrichi, produit extrêmement onéreux et très utile, là où depuis quelques années un déchet de traitement vient en partie résorber le problème du stockage de matière (peu) radioactives.
J’explique pour ceux qui ne sont pas trop au courant de l’emploi de l’uranium appauvri dans les obus États-uniens :
Les militaires ont résolu un double problème en intégrant de l’uranium appauvri dans leurs ogives. L’uranium naturel est formé de deux isotopes, c’est-à-dire de types d’atomes dont le noyau contient le même nombre de protons, mais un nombre de neutrons légèrement différents. C’est l’uranium 235, très radioactif, qui intéresse les militaires. Un processus complexe de séparation (vous avez entendu parler des centrifugeuses iraniennes) permet d’enrichir une petite partie de l’uranium en allant chercher des isotopes 235 dans le reste de l’uranium, qui, forcément se retrouve appauvri (environ de moitié). Cet uranium appauvri reste radioactif, mais moins que l’uranium naturel. C’est un déchet, un sous-produit.
Les militaires ont eu la (riche) idée d’incorporer ce déchet dans la tête de certains obus afin d’augmenter la capacité de percement de blindages (et de béton) de ces obus, et ont prétendu à tort ou à raison que leur radioactivité était peu dangereuse.
Voilà pour l’utilisation de l’uranium appauvri dans les obus. Ce sont ses propriétés chimiques d’amélioration de la pénétration qui le destinent à cet emploi, pas pour ses propriétés radioactives.
Quel intérêt auraient donc les américains à utiliser pour de l’armement conventionnel de l’uranium enrichi (je répète très onéreux) là où ils se débarrassent à bon compte d’un déchet, sachant qu’au niveau chimique, il ne ferait pas mieux que l’uranium appauvri (de l’uranium, en chimie, c’est de l’uranium).
On pourrait supposer qu’ils ont utilisé de l’armement nucléaire sans en informer leurs troupes d’occupation, mais ça parait quand-même assez invraisemblable, parce je doute fort que les haut-gradés de l’armée aient envie de se faire irradier sans protester…
P.S. Aux rédacteurs: je pense que c’est plus du bismuth que du « bismute » que les chercheurs ont trouvé.